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WiseKey entrera en bourse, enfin

WiseKey entrera en bourse, enfin

Carlos Moreira, fondateur et patron de WiseKey à Genève. (Eddy Mottaz)
Carlos Moreira, fondateur et patron de WiseKey à Genève. (Eddy Mottaz)

Faute d’avoir pu réaliser son IPO en Suisse, la société genevoise sera cotée au Nasdaq en 2015. Ensuite, elle attaquera le marché à coups d’acquisitions, explique son fondateur, Carlos Moreira

Elle était annoncée pour 2005. Puis pour 2008 et pour 2012. Elle interviendra, si la SEC, le gendarme boursier américain, l’autorise, au premier trimestre 2015. L’entrée en bourse du spécialiste en cybersécurité WiseKey s’est fait attendre. Contrairement aux plans initiaux, c’est au Nasdaq, et non en Suisse, que la PME genevoise sera cotée.
«J’aurais préféré la réaliser en Suisse, confie Carlos Moreira, qui a fondé la société en 1999. Mais il faut se rendre à l’évidence, il n’y a plus d’IPO technologique qui se réalise dans ce pays. En fait, il manque des structures pour accompagner financièrement des sociétés qui sont déjà matures, d’autant plus si elles sont romandes alors que les décideurs sont alémaniques. Donc nous avons essayé à deux reprises, puis nous avons changé de scénario.»
Pour réaliser cette opération, la société genevoise s’est associée au groupe brésilien Garnero Group Acquisition Company (GGAC), dont le fondateur a fait fortune dans le bioéthanol, et qui est déjà en bourse. Concrètement, plus de 90% des actionnaires actuels de WiseKey ont accepté l’offre de GGAC d’échanger leurs actions contre des actions ordinaires de GGAC. Estimée à 350 millions de dollars, selon le communiqué de presse, la transaction devrait donc être clôturée au premier trimestre de l’année prochaine. «GGAC est pour l’heure une SPAC [Special Purpose Acquisition Company] dont le capital de 145 millions de dollars est uniquement destiné à l’opération de fusion avec WiseKey, explique le dirigeant. Et avec cette fusion, c’est WiseKey qui deviendra coté en bourse.»

Une compagnie internet

Employant 150 collaborateurs, dont 30 dans ses bureaux vers l’Aéroport de Genève, WiseKey réalise pour l’heure l’essentiel de ses revenus – tenus confidentiels – sur deux piliers. Tout d’abord, son système de certification des objets, avec des clients comme Dior ou Hublot, est prisé par les compagnies du luxe. «Nous l’étendons dans les autres secteurs, comme les sacs, les bijoux ou, plus tard, les produits pharmaceutiques», détaille Carlos Moreira. Deuxièmement, son pôle sécuritaire, avec des banques ou des administrations, marche également bien. En revanche, son système de sécurisation des données privées, WiseID, pourtant téléchargé à large échelle, n’apporte pas encore les revenus escomptés. Tout comme WisFans, destinée aux clubs, cette application est «freemium», donc gratuite (pour l’encryption par exemple) avec des fonctionnalités payantes (comme un service de stockage dynamique de Swisscom).
«Nous sommes devenus une compagnie internet, donc la monétisation de ces clients doit encore se faire», confirme le directeur général. Après l’entrée en bourse, le marché américain constituera la première priorité de la société, où elle affrontera des géants comme VeriSign ou l’israélien FireEye, par exemple. «Après cette entrée en bourse, nous procéderons à plusieurs acquisitions pour faire croître notre plateforme, afin que toujours plus de sociétés utilisent notre technologie de sécurité des données», conclut Carlos Moreira.